Le malheur grave les époques dans l'âme.
Il y a dans le malheur un moment affreux, et plus, en quelque sorte, que le malheur même ; c'est celui où il devient impossible d'en douter.
La prévoyance d'un malheur nous inspire souvent autant de crainte que le malheur même inspire de courage.
Le malheur même a des charmes dans les grandes extrémités, car cette opposition de la fortune élève un esprit courageux, et lui fait ramasser toutes ses forces qu'il n'employait pas.
Si le monde tolère un malheur, n'est-ce pas pour le façonner à son usage, en tirer profit, le hâter, lui mettre un mors, une housse, le monter, en faire une joie ?
Quelque majestueux que soit un malheur, la société sait toujours l'amoindrir.
Se distraire du malheur par un travail utile, c'est s'anoblir en même temps par son travail et par son malheur.
Le malheur est une mine profonde et ténébreuse, mais riche et abondante ; qui sait l'exploiter en tire de précieux trésors.
On apprend plus de choses en un seul jour de malheur qu'on n'en saurait apprendre dans toute une vie de prospérité ; la prospérité nous enveloppe d'un nuage, le malheur nous met la vie à nu.
Quand l'homme est calme et paisible dans le malheur, c'est Dieu qui le récompense de l'avoir accepté.
Il faut se défier de la fortune et se confier au malheur : l'une nous compromet avec le monde, l'autre nous réconcilie avec Dieu.
On ne peut longtemps être heureux par le malheur d'autrui.
Il est quelque chose de plus cruel que le malheur, c'est de se l'entendre reprocher.
L'homme, par un instinct qui tient de la divinité, pressent les malheurs qui sont prêts à lui arriver ; comme nous voyons l'eau s'enfler à l'approche d'une violente tempête.
Le malheur n'est pas au-dessus des forces d'un homme. Quelque grande que soit la pluie, un petit oiseau n'en reçoit qu'une goutte à la fois.
Le malheur donne de nouvelles lumières mais ne donne pas toujours un nouveau cœur.
Le premier effet du malheur est de refroidir l'âme, et le second est de la briser.
Le monde se vante de faire des heureux, mais la foi seule peut nous rendre grands au milieu même de nos malheurs.
Le malheur ajoute un nouveau lustre à la gloire des grands hommes, il leur manque quelque chose quand ils n'ont pas été malheureux ; il manque dans leur vie des exemples de patience et de fermeté.
Malheur aux barbares jaloux à qui Dieu a refusé un cœur et des oreilles.
Dans les malheurs imprévus, le soulagement dépend de savoir oublier le passé en se formant un système pour l'avenir.
Dans le malheur, les reproches sont déchirants.
Le malheur n'a point d'opinion.
Le plus grand malheur n'est pas de ne pas être aimé, mais de ne pas aimer.
Il en est des malheurs comme des vices, dont on rougit d'autant moins qu'on les partage avec plus de monde. L'émigration m'a prouvé, et l'infortune y était au comble, que les malheureux tiraient toute leur consolation de leur nombre.
Ceux qui se plaignent plus amèrement d'un malheur en ont été bien souvent la cause.
Les leçons du malheur nous en apprennent plus que celles de Socrate et de Platon réunies.
Le malheur tient lieu de force pour vaincre la nature, et triompher des tentations. On a peu de désirs quand on souffre, et souvent une grande passion malheureuse est un grand moyen de sagesse.
Le malheur nous apprend si nous avons, ou non, un ami véritable, ou seulement de nom.
On a beau du malheur éviter le chemin, ceux qu'il cherche il les trouve, et pose sur eux sa main.
Malheur quand contre vous se retourne la lance, qui tout à l'heure encore faisait votre défense.
Il n'est rien de plus doux à l'envieux que le malheur d'autrui, ni de plus incommode que son bonheur.
La plus affreuse situation n'est pas tant d'avoir épuisé le malheur que d'y être plongé et de n'oser recourir à la plainte.
Il est un malheur pour les gens qui savent tout, c'est qu'ils ne prévoient jamais rien.
Qui sait compatir au malheur sait jouir avec modération de la prospérité.
À malheur et grand encombrier, patience veut un bon bouclier.
Il n'y a pas de plus grand malheur que de ne pas savoir se suffire.
Les gens heureux n'ont pas le droit d'être optimistes, c'est une insulte au malheur.
Un malheur marche sur les talons d'un autre malheur.
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