Les proverbes et maximes du droit rural

La roue de la fortune tourne encore plus vite que celle du moulin.

Sur le bois mou, la serpe, plus souvent que sur bois dur, ébrèche son taillant.

Nul n'est tenu d'endurer la fumée de son voisin, si elle lui est importune.

Nul n'est tenu de porter l'eau de son voisin, si bon ne lui semble.

En chemin étroit, au premier le droit.

Droit d'eau et droit de vent sont droits domaniaux.

Pour boisseau ras de blé, boisseau comble de farine.

Plutôt en terre, plutôt hors de terre.

Épine noire et chiendent, c'est tout un pour le paysan.

Le vent de mer et l'air salin, poussent la haie sur le voisin.

Qui a les branches a le tronc ; qui a la souche a le fonds.

Qui bâtit borne.

Action en mesurage et bornage, est un procès avec le voisinage.

Tout impôt des digues embrasse, les terrains que la mer menace.

Puits de quartier n'est commun qu'au voisinage.

Qui use du puits contribue à la corde.

Qui a droit de puisage a droit de passage.

Du samedi soir au lundi matin, le pré qui boit fait chômer le moulin.

Quand la pluie est rare, ménagez la mare.

La plume des canards enrhume les bestiaux, qui boivent dans leurs eaux.

Le frêne, en certaine saison, près de la mare est un poison.

L'usufruitier coupe et taille, en saison, tout ce qui pousse autour de la maison.

Sur mon terrain, j'ai droit à la dépouille, du fruit tombé de l'arbre qui me mouille.

Le fruit sauvage est au passant, l'arbre au maître du champ.

Courir après, faire du bruit, c'est réclamer l'essaim qui fuit.

Les pigeons hors du colombier, en temps clos sont gibier.

Que les chevaux mis dans les prés, par derrière soient déferrés.

Les porcs qui retournent la terre, d'un pâtis font une jachère.

Les dindons, dans les champs dévêtus, ne ramassent que les grains perdus.

Vignes, en tout temps, sont en défense.