Les citations sur l'ennui (2).
Les citations et aphorismes sur le mot ennui :
L'homme dont l'esprit n'est pas sans culture, qui peut franchir sur les ailes de la pensée l'étroite enceinte où il est placé, n'éprouve d'ennui nulle part.
On pourrait définir l'ennui en disant que c'est un désir vague de beaucoup de choses que l'on n'a pas clairement dans l'esprit, et qui empêche de jouir de ce qu'on possède, espèce d'état de vague incertitude qui jette dans la tristesse et le découragement sans que l'on puisse s'en avouer la cause. Dès qu'on a fixé son esprit sur un point quelconque, cet état disparaît. Ou l'on s'afflige, ou l'on s'occupe, ou l'on s'égaye, ou l'on se tourmente ; du moins on ne s'ennuie plus, et c'est avoir beaucoup gagné.
L'ennui est une douleur, et la plus minutieuse des douleurs.
L'ennui fait la satire de celui qui l'éprouve ; rendez votre vie utile, et vous n'en sentirez pas le poids ; la vie n'est à charge qu'à ceux qui ne savent qu'en faire.
L'activité est le meilleur remède contre l'ennui.
L'ennui c'est les autres. Sartre convoquait l'enfer pour parler des autres. L'ennui suffirait. Il est capable d'arrêter le temps, de le cadrer dans une œuvre d'art et d'en faire un objet d'admiration. Il prend alors l'allure d'une sanction.
L'ennui est le retour de tous les plaisirs ; et avec tous ses amusements, le monde, depuis qu'il est monde, se plaint qu'il s'ennuie.
L'ennui est le châtiment de l'oisiveté.
Le poison de l'ennui mène à l'abattement, état pénible que l'occupation peut prévenir, car il n'y a que l'activité du corps ou d'esprit qui donne le change à l'ennui.
L'ennui est un magnétisme qui ôte la raison, qui engourdit la volonté, c'est le philtre des importuns.
Creuser l'ennui, cette friche, pour en faire jaillir cette eau, la rêverie.
Avoir des ennuis désennuie.
Né de l'oisiveté, comme le vice, l'ennui donne souvent la main à son frère.
Le sentiment de l'ennui est l'occupation involontaire des hommes oisifs.
Une recette contre l'ennui, plus sûre que le plaisir, c'est l'occupation.
Quand on bâille à une première représentation, c'est un mal dont on ne guérit jamais.
L'ennui est comme l'ombre des grands, il les suit partout.
L'ennui est le père de l'inconstance.
L'ennui est le sentiment que notre vitalité s'engourdit, faute d'un intérêt quelconque, c'est l'écœurement de l'esprit qui ne trouve rien autour de soi à quoi s'attacher, rien à questionner, rien à apprendre, rien à faire, et qui est condamné à l'oisiveté forcée.
Notre vie est composée de mouvements réglés. Tout mouvement plus fort ou moins régulier produit ou la douleur ou le plaisir ; tout mouvement plus faible, le sommeil. La nature n'a pas prévu l'ennui.
L'ennui est une espèce de douleur sourde et générale qui semble avoir en étendue ce qu'elle perd en vivacité. La douleur irrite, pour ainsi dire, l'attention ; l'ennui l'hébète. On peut conserver du génie parmi de grandes douleurs, et il est très rare qu'un ennui constant n'affaiblisse l'esprit.
Le plus grand malheur de l'ennui est d'exciter l'humeur et de conduire à l'injustice. Il donne le plus grand des défauts, celui d'imputer aux autres un malheur qui ne vient que de nous-mêmes.
L'ennui ne se trouve que dans le dérangement et dans une vie d'agitation où jamais rien n'est à sa place. C'est en vivant au hasard que nous sommes à charge à nous-mêmes ; que nous cherchons toujours de nouvelles occupations, et que le dégoût nous fait bientôt repentir de les avoir cherchées ; que nous changeons sans cesse de situation pour nous fuir, et que nous nous portons partout nous-mêmes ; en un mot, que toute notre vie n'est qu'un art diversifié pour éviter l'ennui, et un talent malheureux de le trouver. Partout où n'est pas l'ordre, il faut nécessairement que se trouve l'ennui ; et loin qu'une vie de dérangement et d'agitation en soit le remède, elle en est au contraire la source la plus féconde et la plus universelle.
II faut un tact bien délicat pour sentir la minute qui précède l'ennui.
Celui qui se rebute aux premiers ennuis n'est pas un homme.
L'ennui ne se trouve que dans le dérangement, et dans une vie d'agitation où jamais rien n'est à sa place.
Il y a un bonheur qui consiste à avoir assez de grands ennuis pour être insensible aux petits.
L'ennui est une maladie dont le travail est le remède, le plaisir n'est qu'un palliatif.
L'ennui qui précède le plaisir est moins fâcheux que celui qui le suit.
L'homme n'aime pas ce qui lui est à charge, voilà pourquoi il se distrait de l'ennui par le plaisir, et ainsi il passe d'une misère à une autre misère.
L'ennui est une maladie dont le plaisir est plus souvent la cause que le remède.
L'ennui, c'est la soif sans pouvoir se désaltérer.
Le bonheur n'est pour beaucoup de personnes qu'un ennui diversifié.