On s'aperçoit qu'on a vraiment vieilli quand on vit volontiers dans le passé ; on laisse son esprit se promener dans le jardin de ses souvenirs ; on trouve qu'il est meilleur de se rappeler que de vivre. Si l'on rencontre un vieux camarade, fût-ce un coquin, fût-ce un idiot, on l'accueille avec joie, on ne le laisse plus repartir, on le feuillette comme un livre, comme un herbier où l'on a mis sécher les plantes cueillies sur la montagne, dans la vallée et au bord du fleuve.