Quoi de plus beau pour une femme que d'être une mère de famille respectable, une honnête femme dans toute la force de l'expression ; de se dévouer au bonheur de ses enfants, de son mari, de consacrer sa vie entière, cette vie que réclament si souvent les jouissances de toute espèce, à l'accomplissement de ses devoirs ! Qui ne croirait qu'une femme qui remplit cette grande tâche n'est pas avant toute autre l'objet des égards, des attentions, de l'admiration de la société ? Oui, on l'estime, on la respecte, mais on se borne là. C'est à la femme légère, inconséquente, et même galante, que l'on prodigue les soins, les prévenances, les attentions, tandis que l'autre reste isolée, presque abandonnée, sans avoir d'autre satisfaction que l'estime publique, qui certes est beaucoup pour elle, mais qui n'a rien de commun avec ces délassements, ces satisfactions de chaque instant qui sont un des premiers besoins des personnes fortement occupées et toujours des mêmes choses.