Les citations sur le génie (2).
Les citations et aphorismes sur le mot génie :
Personne n'est original au sens strict du mot, le talent comme la vie se transmet par infusion et il faut vivre dans un milieu noble, prendre l'esprit de société des maîtres ; il n'y a pas de mal à étudier à fond un génie complètement différent de celui qu'on a, parce qu'on ne peut le copier.
Le génie, comme un fort cheval, traîne à son cul l'humanité sur les routes de l'idée. Elle a beau tirer les rênes et, par sa bêtise, lui faire saigner les dents, en hocquesonnant tant qu'elle peut le mors dans sa bouche. L'autre, qui a les jarrets robustes, continue toujours au grand galop, par les précipices et les vertiges.
Le génie, c'est Dieu qui le donne, mais le talent nous regarde ; avec un esprit droit, l'amour de la chose et une patience soutenue on arrive à en avoir. La correction (je l'entends dans le plus haut sens du mot) fait à la pensée ce que l'eau du Styx faisait au corps d'Achille : elle la rend invulnérable et indestructible.
Ce qui distingue les grands génies, c'est la généralisation et la création ; ils résument en un type des personnalités éparses et apportent à la conscience du genre humain des personnages nouveaux ; est-ce qu'on ne croit pas à l'existence de Don Quichotte comme à celle de César ? Shakespeare est quelque chose de formidable sous ce rapport ; ce n'était pas un homme, mais un continent ; il y avait des grands hommes en lui, des foules entières, des paysages ; ils n'ont pas besoin de faire du style, ceux-là, ils sont forts en dépit de toutes les fautes et à cause d'elles ; mais nous, les petits, nous ne valons que par l'exécution achevée.
L'esprit sert à peu de choses dans les arts, à empêcher l'enthousiasme et à nier le génie, voilà tout.
L'homme d'esprit ne raisonne que d'après ce qu'il a appris ; l'homme de génie, que d'après lui-même.
Pour moi, je pense que, travailler quand on n'a pas de génie, c'est comme si on chantait.
II est des critiques pointilleux dont la fausse délicatesse tue le génie.
Le génie abhorre les sentiers battus ; il préfère ouvrir un sillon dans les champs à creuser une ornière sur la route.
Le déclin d'un beau génie fait saillir le pâle mérite de ses rivaux, ainsi l'abaissement du soleil agrandit l'ombre des pygmées.
L'avarice et le génie me semblent deux lignes parallèles qui devraient ne jamais pouvoir se rencontrer.
Le génie est souvent voilé par un ridicule, comme le soleil par un petit nuage.
Il y a des génies qui, méconnus de leur vivant, ont besoin de quelques années de cercueil pour se faire rendre par un monde ingrat une tardive justice.
Le génie est comme l'encens : pour répandre ses suaves parfums, il faut qu'il se consume dans le feu sacré de l'inspiration.
On admire moins l'éclat du génie qu'on n'en observe les taches : c'est le soleil qu'on regarde surtout un jour d'éclipse.
Le génie, pareil au flambeau, brille moins au grand jour du présent que dans la nuit du passé.
Le génie, stimulé par l'enthousiasme ou la foi, enfante des actions d'éclat et de dévouement, ou des chefs-d'œuvre d'industrie, de littérature et d'art ; les guerres, les révolutions, tous les grands événements sont les occasions les plus favorables à son libre essor.
Tel est le privilège du génie, il aperçoit et saisit des rapports là où des yeux vulgaires ne voient que des faits isolés.
Accablé sous la voûte du néant, ma pensée ne peut en percer la profondeur pour monter jusqu'au génie.
Un homme de génie peut être un fou et paraître un sot. Il est fou dans les choses où la fougue de son génie l'entraîne ; il paraît un sot pour toutes celles dont son génie l'éloigne.
Il ne faut pas me demander d'avoir du génie, j'ai renoncé depuis longtemps à devenir un de ces hommes dont on parle et qu'on admire.
La véritable amitié est comme le vrai génie, elle ne visite que les grandes âmes.
Les grandes et belles pensées ne sont que les commentaires de la révélation : tout génie vrai doit avoir Dieu pour inspirateur.
Les meilleurs génies sont ceux qui font leur œuvre en silence, semblables à la terre dont les entrailles font germer sans bruit les moissons abondantes qui doivent alimenter des millions d'hommes.
Depuis la diffusion des lumières, le génie s'est évaporé en esprit.
L'homme peut parcourir la stratosphère, c'est là un trait de son génie ; mais cela ne peut constituer, dans la vie humaine, une nécessité.
Comme l'âme s'étrécit à mesure qu'elle se corrompt, vous sentirez bientôt, au contraire, combien l'exercice des vertus élève et nourrit le génie.
Il est des hommes en qui le génie repose à leur insu ; il faut quelque évènement qui les en avertisse ; je les compare à ces fleurs que les aquilons tiennent fermées, et qu'un simple rayon du soleil peut faire épanouir.
Celui qui admire tout et celui qui n'admire rien sont à deux de jeu pour le génie.
La science n'avance si lentement que parce qu'il est très rare que le génie se trouve réuni au talent et au goût de l'observation.
Le génie est le frère ainé de l'imagination.
On ne comprend bien le mérite des grands hommes que lorsqu'on est fait soi-même pour le devenir, le génie ne parle qu'au génie.
On respecte la volonté et on admire le génie, il y a entre eux la différence de l'œuvre d'homme au don du ciel.
La médiocrité paralyse les talents comme les vertus tandis que le génie se communique comme l'électricité.
Une pensée de génie n'est que le résumé de toutes les pensées communes qui peuvent naître sur le même sujet : le grand écrivain ne montre que les idées auxquelles il est parvenu après en avoir parcouru un grand nombre.