Les citations et maximes sur le gouvernement (2).
Les citations et aphorismes sur gouvernement :
À chaque gouvernement sa loi. Délibérer beaucoup, agir peu, n'oser rien, est la loi des gouvernements de discussion. Agir beaucoup, délibérer peu, oser tout, est la loi des gouvernements d'action. Un gouvernement de discussion qui se conduirait comme un gouvernement d'action se compromettrait certainement ; un gouvernement d'action qui se conduirait comme un gouvernement de discussion se discréditerait immanquablement. Chacun de ces deux modes de gouvernement a ses avantages et ses inconvénients, qui peuvent tenir entre eux la balance indécise.
Ce qui est un acte de raison et de modération ne saurait jamais être un acte de faiblesse. Les interprétations des partis s'oublient et passent, mais les actes des gouvernements restent dans la mémoire des peuples.
Un gouvernement qui veut être bien servi doit toujours laisser, soit à ses généraux, soit à ses agents, alors surtout qu'ils sont à l'étranger, une grande latitude d'action. Autrement, il n'aura jamais que des agents indécis, des généraux irrésolus, qui n'oseront rien prendre sur eux et laisseront passer l'instant propice. C'est au gouvernement de ne faire que de bons choix, les meilleurs qu'il soit possible ; mais quand il a donné sa confiance, sa confiance l'oblige : il doit tenir compte des intentions en même temps que des actes. Il est dans la position de l'homme qui a choisi, pour l'assister dans un duel, deux témoins dignes de toute sa confiance : ce qu'ils ont décidé l'engage, et ses susceptibilités ne fussent-elles pas entièrement satisfaites, que le mieux qu'il ait à faire encore est de respecter leur parole à l'égal de la sienne.
La France produit amplement le contingent d'hommes nécessaires au recrutement de sa politique : seulement, le gouvernement les emploie mal. Il les fait généraux avant de les faire colonels. C'est le moyen de n'avoir ni colonels ni généraux. Aussi est-ce ce qui nous arrive. Il en serait autrement si le travail était divisé comme il devrait l'être ; si la responsabilité ministérielle, qui n'admet qu'un degré, en avait deux ; si l'on multipliait assez les directions générales pour qu'elles formassent une pépinière abondante d'hommes expérimentés et éprouvés parmi lesquels il n'y aurait qu'à choisir les plus capables, en tenant compte à la fois et de l'autorité acquise, et de la fermeté de caractère, et de la facilité d'élocution. Un succès de tribune, un talent de parole même éminent ne devrait pas suffire pour faire arriver de plain-pied au ministère un pair ou un député. Autre chose est de conduire les affaires avec vigueur, ou d'en parler avec éclat. Sans doute, il est juste de faire à la parole sa part, mais cette part, pour être légitime, ne doit pas être exclusive : autrement, on n'a pas un gouvernement ; on a un spectacle, et le plus cher des spectacles !
Il en est de la perfection des gouvernements comme de la perfection des machines : les plus parfaites sont les plus simples et les plus économiques ; les gouvernements les plus parfaits sont aussi ceux qui, provoquant le moins de résistance, exigent le moins de force en exerçant le plus d'autorité. Bouleverser, ce n'est pas toujours innover ; mais innover, ce n'est pas toujours bouleverser. Parce qu'une idée est nouvelle, il ne s'ensuit pas absolument non plus qu'elle soit fausse. Parce qu'il y a plus d'améliorations prétendues qu'il n'y en a de réelles, est-ce un motif pour les repousser toutes aveuglément ? L'habileté est de savoir distinguer entre elles, d'adopter les unes et de repousser les autres. Mais c'est là une peine que se donnent rarement les gouvernements : comment la prendraient-ils, quand ils ne s'appliquent même pas à mieux choisir les hommes de qui dépendent leur durée, leur force et leur éclat !
Tout gouvernement nouveau qui se fait petit se fait précaire, car il n'a qu'un moyen d'échapper au tourbillon de l'intrigue : c'est de s'élever au-dessus d'elle par la noblesse des sentiments et la grandeur des actes.
Un gouvernement a tout à gagner à ne se justifier jamais que par ses actes. Ce qu'un gouvernement a de mieux à faire, c'est de bien gouverner et de laisser dire. Ses œuvres appartiennent à la critique au même titre que les œuvres de tous. Est-ce qu'un grand artiste perd son temps à redresser les critiques ?
Tout gouvernement sans idées ne réussit à se maintenir qu'en faisant retomber la responsabilité de son impuissance sur le compte de l'opposition.
Un gouvernement sans idées est un navire sans lest, qui va où le mène la vague.
Les gouvernements ne devraient jamais avoir peur que de la peur. C'est la seule ennemie redoutable qu'ils aient. Il n'y a qu'elle qui commence par les ébranler et qui finisse par les renverser. La conclusion à tirer des révolutions, c'est que le courage est la première condition de durée d'un gouvernement, non pas seulement le courage à la frontière ou dans la rue, mais le courage en toutes circonstances et en toutes choses, et plus encore le courage moral que le courage physique. Un gouvernement qui n'a pas le courage des idées, qui ne va pas au-devant d'elles pour les passer au crible de l'expérience afin de démêler celles qui sont justes de celles qui sont fausses, n'a pas le courage moral. Or, — qu'on ne l'oublie pas ! — si le courage physique a longtemps marché le premier, il ne vient plus maintenant que le dernier.
Les gouvernements s'affermissent par leurs œuvres, on ne les affermit pas. L'aide n'est pas nécessaire aux gouvernements qui sont forts ; l'aide ne sauve pas ceux qui sont faibles.
Tout gouvernement, quelle que soit sa forme, est légitime à mes yeux qui accomplit de grandes œuvres. Tout gouvernement, quelque masque qu'il porte, ment à son nom qui manque à ses devoirs. Le droit divin de la capacité est le seul que j'aie jamais proclamé et reconnu. Les gouvernements sont faits pour les peuples, et non les peuples pour les gouvernements.
Dans un gouvernement vicieux, les fautes de quelques citoyens suffisent pour rendre inutiles les meilleures lois, et deviennent bientôt un exemple général.
Dans certains gouvernements anciens les mœurs défendaient les hommes, dans nos gouvernements modernes à peine quelques hommes osent défendre les mœurs.
Un gouvernement qui ne serait pas craint ne pourrait être aimé.
Le balancement qui existe entre les pouvoirs d'un gouvernement mixte doit se retrouver entre les facultés de l'homme appelé il le diriger.
Les plus terribles armes qu'un gouvernement puisse donner contre lui à un fonctionnaire, sont les fautes dont il l'a rendu témoin.
Les Français sont si accoutumés à être gouvernés en toutes choses, qu'ils se plaignent toujours de leur gouvernement.
Le peuple est las d'un gouvernement qui le ruine et ne fait rien pour lui.
Les Français sont un peuple trop spirituel pour permettre à un gouvernement de se développer.
Le despotisme est le gouvernement de la passion, c'est l'homme qui s'est substitué à la loi.
Les réformes dans un gouvernement sage peuvent atteindre leur but ; les révolutions le dépassent toujours.
Un gouvernement est comme une grande machine composée de beaucoup de roues ; si elle n'a qu'un ressort pour les faire mouvoir, elle sera solide et durable ; si elle en a plusieurs, elle se détraquera souvent, et finira bientôt par se détruire.
Les langages, à mon gré, sont comme les gouvernements : les plus parfaits sont ceux où il y a le moins d'arbitraire.
Les gouvernements à contrepoids ne sont bons qu'en temps de paix.
Le gouvernement le plus conforme à la nature est celui dont la disposition particulière se rapporte mieux à la disposition du peuple pour lequel il est établi.
Dans presque tous nos gouvernement la justice est un composé de deux animaux ; la taupe et la tortue ; elle marche comme celle-ci, et voit comme celle-là.
Dans quelque gouvernement que ce soit, le talent de choisir les hommes capables est beaucoup plus rare que la capacité même.
Quand un gouvernement institué pour la liberté penche vers l'asservissement, les hommes tombent dans l'excès de la bassesse ; quand un gouvernement institué pour l'asservissement se relève jusqu'à la liberté, les hommes la poussent jusqu'à l'extrême licence.
Quand l'armée dépend du peuple, il se trouve à la fin que le gouvernement dépend de l'armée.
Il y a des temps où le gouvernement perd la confiance du peuple, mais je n'en connais pas où le gouvernement puisse se fier au peuple.
Le bon gouvernement est celui où les citoyens sont élevés dans le respect des lois, dans l'amour de la patrie, et du genre humain qui est la grande patrie.
La politique est l'art d'appliquer la morale à la science du gouvernement.
Nouveau gouvernement, existence en travail : La voile sous le vent n'est pas le gouvernail.
Les États les plus heureux sont ceux qui fournissent le moins d'événement à l'histoire.
II est des gens qui sont ennemis de toute espèce de gouvernement. Abusés par de faux calculs d'orgueil ou d'intérêt, ils ne s'aperçoivent pas qu'ils sont à la fois déraisonnables, ridicules et mauvais citoyens.
Pour un gouvernement, tout danger possible est un danger réel.