L'homme ne peut jouir que par l'action, et n'aime que l'action.
Vauvenargues ; Les réflexions et maximes, 199 (1746)
L'homme ne peut jouir que par l'action, et n'aime que l'action.
Le fruit du travail est le plus doux des plaisirs.
Où tout est dépendant, il y a un maître ; l'air appartient à l'homme, et l'homme à l'air.
Quand on a beaucoup de lumières, on admire peu.
L'admiration marque le terme de nos connaissances.
Le goût varie comme notre humeur.
L'inégalité des conditions est née de celle des génies et des courages.
L'égalité n'est pas une loi de la nature : la loi souveraine est la subordination et la dépendance.
Nulle loi n'est capable d'empêcher un tyran d'abuser de son autorité.
On est forcé de respecter les dons de la nature que l'étude et la fortune ne peuvent donner.
Il est toujours plus sensible d'acquérir que de jouir.
Nous aimons quelquefois jusqu'aux louanges que nous ne croyons pas sincères.
Il faut de grandes ressources dans le cœur pour goûter la sincérité lorsqu'elle blesse.
Il faut de grandes ressources pour pratiquer la sincérité sans qu'elle offense.
Peu de gens ont assez de fonds pour souffrir la vérité, et pour la dire.
Ceux qui n'ont que de l'esprit ont du goût pour les grandes choses, et de la passion pour les petites.
Quelque vanité qu'on nous reproche, nous avons besoin quelquefois qu'on nous assure de notre mérite.
Nous nous consolons rarement des grandes humiliations, nous les oublions.
Moins on est puissant dans le monde, plus on peut commettre de fautes impunément.
Le plus habile homme ne peut empêcher que de légères fautes n'entraînent quelquefois d'horribles malheurs.
Il n'y a point d'homme qui ne porte dans son caractère une occasion continuelle de faire des fautes.
Nos malheurs même ne corrigent pas tous nos défauts.
La nécessité modère plus de peines que la raison.
La nécessité empoisonne les maux qu'elle ne peut guérir.
Les favoris de la fortune ou de la gloire, malheureux à nos yeux, ne nous détournent point de l'ambition.