Un homme d'État, à mon avis, doit considérer les Français comme des moyens, non comme des fins. Moi, en tant que citoyen, je ne me considère nullement comme une fin. Je ne pense jamais que la mission de l'État est de me fournir de la tranquillité ou du plaisir. D'ailleurs, je le prouve presque malgré moi chaque fois que j'en ai l'occasion, c'est-à-dire quand je vote. Pas une fois, au cours de ma vie d'électeur, je n'ai voté selon mon intérêt particulier. Au contraire, par une espèce de fatalité, mes prises de position politiques vont invariablement au rebours de ce qui pourrait m'être utile ou profitable.