Edmé François Pierre Chauvot de Beauchêne (2)
Les citations de Chauvot de Beauchêne :
L'amour-propre s'irrite en raison de la faiblesse du caractère.
L'exagération des bons principes convient, et même sied bien à la jeunesse ; l'avenir ne les affaiblira que trop, pour les soumettre à l'empire des circonstances.
L'opinion publique se compose de l'aperçu de chacun et de l'assentiment de tous.
Tout est provisoire dans la vie : voilà pourquoi personne n'est content de son lot.
Les journaux peuvent faire moins de mal qu'on ne pense ; ils sont considérés comme les gens d'esprit, dont on se défie par cela même qu'ils sont gens d'esprit.
Un gouvernement est comme une grande machine composée de beaucoup de roues ; si elle n'a qu'un ressort pour les faire mouvoir, elle sera solide et durable ; si elle en a plusieurs, elle se détraquera souvent, et finira bientôt par se détruire.
La cour est un terrain difficile sur lequel on n'avance qu'en glissant ou en rampant.
La mode n'opère que des changements momentanés, parce que son action est plus vive que durable.
Les maladies chroniques se multiplient dans la société en raison directe de la dépravation sociale, et les maladies aiguës en sens inverse.
Ce que l'homme recherche le plus, c'est presque toujours ce qui l'embarrasse davantage quand il l'a obtenu ; son indépendance ou sa femme en offrent souvent la preuve.
Il n'est pas un homme, quelque borné qu'il soit, dont on ne puisse, dans les grandes villes, faire un homme à réputation ; il ne s'agit que de le faire entrer dans une coterie, ou de l'admettre dans l'état-major d'une société savante bien achalandée.
Les succès que l'on obtient dans le monde peuvent toujours être soumis à l'esprit de calcul et préparés d'avance.
On commence à aimer on ne sait pourquoi, et souvent on ne continue que parce qu'on a commencé.
L'ingratitude ne nuit qu'aux ingrats.
Le style est à l'esprit ce que la physionomie est au visage.
La volonté ne forme pas toujours la croyance, mais elle la décide souvent sans qu'on s'en aperçoive.
Ceux qui voient du danger à tout, ceux qui n'en voient à rien, ne diffèrent le plus souvent que par la nature de leur faiblesse.
Le goût est le sentiment des convenances qui s'applique aux choses.
Nous parlons de nous avec complaisance ; nous écoutons à peine ceux qui parlent d'eux ; voilà l'égoïsme.
La vivacité nuit souvent à la justesse de l'esprit, en le poussant au-delà des bornes ; elle est dans ce cas une preuve de faiblesse, car il faut plus de force pour savoir s'arrêter au but que pour le passer.
On n'est jamais plus disposé à contrarier l'opinion des autres que quand on en n'a pas soi-même.
On juge les choses avec son esprit, et les personnes avec son cœur ; c'est ce qui fait que dans la société les hommes, même doués d'un esprit juste, sont portés à déprécier ceux qu'ils n'aiment pas, et à faire valoir ceux qu'ils aiment.
Les hommes, dont les opinions se sont formées par la seule force de leur pensée, et qui s'y sont attachés sans avoir égard aux résultats, sont toujours doués d'une grande force de caractère.
Quand l'homme se croit supérieur à la femme, son orgueil l'abuse : l'homme isolé n'est qu'un être imparfait, alors que la femme est la plus belle et la plus noble portion de lui-même. Quand il s'en sépare, ses penchants deviennent vicieux : c'est elle qui le guide dans le chemin de la gloire et de la vertu ; c'est avec elle qu'il doit traverser la vie et accomplir les hautes destinées qui sont réservées à l'un et à l'autre.
Les riches sont portés à croire qu'ils sont supérieurs aux autres hommes, et l'on fait tout ce qu'il faut pour leur persuader qu'ils n'ont pas tort.