François Gaston de Lévis (3)
Les citations de François Gaston de Lévis :
Si la flatterie a ses succès dans le monde, la dignité a sa politique ; mais il n'est pas donné à tout le monde d'user de ce moyen.
L'homme d'un âge mûr se console de n'être plus jeune, en pensant avec orgueil que l'expérience et la raison l'ont rendu bien plus sage. Trop souvent il a tort ; mais l'amour-propre, qui a donné tant de jouissances dans le printemps de la vie, fait encore le charme de l'automne.
Voyez-vous ces braves qui vont monter à l'assaut, comme ils courent ?... quelle audace ? — Ne vous y trompez pas ; ils n'iraient pas si vite, s'ils n'avaient pas un peu peur. Tel court au danger qui n'oserait l'attendre.
La témérité est si différente du vrai courage, que souvent celui qui s'expose à un danger inutile ne sait pas souffrir avec fermeté.
La vie est en général si triste, que la terre serait bientôt dépeuplée par le suicide, si l'espérance ne retenait les braves, comme la peur arrête les poltrons.
La crainte prend l'homme au berceau, et l'accompagne jusqu'au cercueil.
De tous les besoins factices, le plus dangereux est celui des émotions.
La modération trouve encore à glaner dans le champ du bonheur, lorsque les favoris de la fortune semblent avoir tout moissonné.
L'esprit de domination se montre dès la première enfance, diminue pendant la jeunesse, et ne revient aux vieillards qu'avec la faiblesse.
La grande difficulté dans l'éducation consiste à tenir les enfants dans la soumission sans dégrader leur caractère.
La force de l'expression est en raison de l'énergie de la pensée, comme la force d'un jet d'eau indique la hauteur du réservoir.
Vous qui voulez connaître les hommes, méfiez-vous des livres, observez beaucoup, et surtout voyagez. Les préjugés sont comme ces plantes qui perdent leur force sous un ciel étranger.
La plupart de ceux qui passent pour généreux acquièrent cette réputation à bon marché, consultez leurs créanciers.
Donner est un plaisir, et payer est un devoir : il n'y a donc de mérite à donner que lorsqu'on se prive.
L'envie décèle la médiocrité ; les grands caractères ne connaissent que les rivalités.
La bassesse trouve le moyen de dégrader ce que les hommes ont de plus noble à donner et de plus doux à recevoir, les louanges méritées.
Le bonheur est l'absence des peines, comme la santé est l'absence des maladies.
Si la politique autorise les représailles, la morale les défend. Supportez donc sans vous venger les mauvais procédés de vos proches ; vos devoirs envers eux n'ont rien de commun avec ces traités que l'infidélité d'une des parties contractantes suffit pour annuler.
Il y a des gens pour qui l'honneur est un calcul ; ne les troublons point, le public est intéressé au succès de cette spéculation.