Alphonse Karr.
Les meilleures citations de Alphonse Karr :
Le bonheur, c'est une maison riante au toit de chaume couvert de mousse et d'iris en fleurs.
Jamais la nuit, jamais l'aurore ne se sont succédés, sans entendre à la fois, et les vagissements des enfants qui souffrent en naissant, et les sanglots sur la tombe des vieillards.
Il faut quitter le monde et les salons quand on ne les orne plus.
Il y a des créatures qui, renfermées dans un corset, dans des souliers, dans des gants, ont la forme d'une femme ; comme l'eau a la forme de la carafe qui la contient. Mais ôtez le corset, les souliers et les gants, il en adviendra comme de l'eau, si vous cassez la carafe.
On ne mange de conserves que quand on n'a pas de fruits.
On s'aperçoit qu'on a vieilli, quand on a à la barbe presque autant de poils blancs que de noirs, mais surtout quand les jeunes filles vous témoignent une confiance et une sécurité offensantes ; elles sont avec vous familières et même naturelles.
Jeune, parmi les hautes herbes, je cueillais au hasard des fleurs ; vieux aujourd'hui, je veux lier mes gerbes.
L'homme qui vivrait seul dans une île déserte ne s'occuperait d'avoir ni de riches habits, ni de somptueux ameublements. Donc, c'est pour les faire voir aux autres qu'on se procure souvent, avec tant de peine, quelquefois avec tant d'infamies, tout ce qu'on appelle le luxe. Eh bien, quel effet produit sur les autres cette exhibition magnifique ? Rien autre chose que de leur inspirer de l'envie et de la haine, de les mettre à l'affût de vos vices et de vos ridicules.
Tout homme de bonne foi qui se voudra rappeler les diverses opinions qu'il a eues sur les femmes depuis son enfance jusqu'à sa vieillesse y trouvera un étrange chaos et verra qu'il n'est pas beaucoup plus avancé que le premier jour, et que, s'il pouvait recoudre une autre existence au bout de celle qui lui a été donnée à dépenser, il aurait encore à apprendre pendant tout le temps de cette seconde vie, et ne saurait rien quand elle prendrait fin à son tour.
Aime bien qui est bien châtié.
Arborer la bannière du bon sens, c'est se déclarer ennemi public.
On ne sacrifie qu'aux dieux qui ont quelque chose à donner.
Le ciel ne nous avait pas faits l'un pour l'autre ; il nous a fait payer chers les moments de bonheur dont nous nous sommes enivrés malgré lui ; aimons-nous, mais regardons-nous comme un frère et une sœur que les lois humaines séparent à jamais.
Les amoureux ont ceci de ravissant, que lorsqu'ils se croient en présence d'un rival redoutable, au lieu d'entamer avec lui une lutte d'agréments, d'esprit et de flatteries, ils se hâtent de pâlir, de froncer le sourcil, de se retirer dans un coin muets et refrognés, ou de dire des duretés ou des impertinences à la femme dont ils réclament la préférence.
Un homme d'affaires est un monsieur qui a pour état de faire ses affaires dans les vôtres.
Les yeux sont du visage humain la partie la plus noble et la plus importante ; les yeux sont composés de corps, d'âme et d'esprit, ou plutôt les yeux sont la fenêtre où l'âme et l'esprit viennent se montrer.
L'avarice est une passion qui n'est nullement à la portée des pauvres gens. On ne méprise que la pauvreté involontaire et dont on souffre, mais la pauvreté volontaire dont on jouit, c'est-à-dire l'avarice, obtient facilement l'estime des hommes.
Il y a des gens tellement grossiers qu'on s'attriste de partager quelque chose avec eux. On s'accoutume à leur voir les richesses et les honneurs, mais on est choqué de les voir aimer et être aimés.
Dans le monde, chacun a trois caractères, celui qu'on a, celui qu'on croit avoir, et celui qu'on se fait.
La coquetterie des femmes n'est un crime aux yeux des autres femmes que parce qu'elle gêne la leur.
On doit juger de la beauté, non par les proportions mathématiques du corps et du visage, mais par l'effet qu'elle produit.
L'ami d'une femme peut, à la faveur d'un moment ou d'une occasion, devenir son amant ; mais l'homme qu'elle n'a jamais vu a mille fois plus de chances que lui.
Il n'y a rien d'embarrassant comme d'être trop familier avec une femme dont on est amoureux ; on perd tous ces indices si importants. Vous ne pouvez comprendre ni vous faire comprendre. Une pression de main n'a plus aucun sens. Si vous voulez, on vous laissera donner un baiser. Vous pressez le bras, on n'y fait pas attention. Pour faire comprendre que vous êtes amoureux, il ne suffit pas de faire naître un sentiment, il faut en détruire un autre ; il faut dire ouvertement : Je vous aime, et peut être : Je vous aime d'amour.
Avec de l'imagination et des obstacles, on peut toujours adorer une femme ; il n'est pas aussi facile de l'aimer.
Il y a, dans l'amour, deux phases séparées par une crise difficile. Le premier attrait de l'amour est la nouveauté. Ce serait si joli une autre femme, s'il y en avait plusieurs. Presque toujours l'amour meurt, quand la nouveauté s'en va ; car alors il n'y a plus rien, la nouveauté n'est plus, l'habitude n'est pas encore ; mais si l'amour survit à cette crise et devient une habitude, il ne meurt plus.