Michael Girardi (3)
Les citations de Michael Girardi :
Les conseils d'un ami sont le flambeau de l'âme.
Dans la plante, on compte les étamines pour savoir à quelle classe elle appartient ; chez l'homme, on compte ses pièces d'or.
Punir un sot de ses sottises, c'est punir un aveugle pour s'être heurté la tête.
Il n'est pas en notre pouvoir d'aimer toujours : l'appétit du cœur a ses bornes, comme l'appétit de l'estomac a les siennes : nous n'avons pas plus à dire aux mouvements de notre cœur qu'à ceux de notre estomac.
Plus un homme s'élève dans la société, et plus il est abaissé par les envieux et médisants.
Dites-moi combien vous possédez de pièces d'or, et je vous dirai combien vous avez d'amis, et combien de crimes vous pouvez commettre impunément, sans être inquiété nullement par les juges.
Il y a plus à gagner à dire du mal de soi qu'à en dire du bien.
Qui dirait que le ver à soie est le fondateur des sciences et des arts, et de la prospérité publique ! Le ver produit la soie, la soie les rubans, et les rubans font marcher les peuples ! Faites mourir ce ver , et la terre va se peupler de paresseux et d'ignorants.
L'homme apprend à tout connaître, hors lui-même : il sait ce qui se passe au soleil, qui est à plusieurs millions de lieues de lui, et il ignore ce qui se passe en son estomac, qui est en lui !
L'or est le plus inaltérable des métaux, et lui-même altère tout.
Il n'y a partout dans le sang que de la fibrine et du sérum ; j'en conclus qu'il n'y a pas de sang noble, mais des pensées et des cœurs nobles.
Quand je considère idéalement l'âme impérissable associée au corps que tout altère et détruit, je crois apercevoir le pot de terre et le pot de fer voguer ensemble sur une mer orageuse.
Il est bon quelquefois de chercher ce qu'on ne peut trouver ; que de choses n'a-t-on point découvertes en cherchant la pierre philosophale !
Les leçons du malheur nous en apprennent plus que celles de Socrate et de Platon réunies.
L'homme change comme les couleurs du caméléon ; qu'on l'examine à sa naissance, dans l'enfance, la jeunesse, ta vieillesse, l'âge viril, le matin, le soir, le jour, la nuit, avant et après le repas, on verra que la vie de l'homme n'est qu'une véritable représentation de lanterne magique.
Donner de bonnes leçons sans prêcher d'exemple, c'est faire prendre un petit verre d'absinthe sans fournir de quoi satisfaire l'appétit.
L'envie est le désespoir impuissant de la médiocrité.
L'enthousiasme, aux yeux du sage, est toujours absurde quand il n'est pas déplorable. A-t-il pour objet la vertu ? eh bien, comme il n'est pas d'enthousiasme sans passion, et que la passion, aveugle de naissance, tâtonne et marche au hasard, l'enthousiasme divague, erre, se fourvoie et finit par prêter au ridicule lorsqu'il aurait dû commander notre admiration.
L'ennui, en accablant l'homme sous le poids de son existence, l'a souvent conduit au suicide, c'est un des effrayant privilèges de la richesse : l'homme de peine ne le connaît jamais.
On ne résiste pas au talisman de la véritable éloquence : elle parle, instruit, captive, persuade, et s'arrête.
L'égoïsme est le compagnon ordinaire de la vieillesse. L'âge pourtant semblerait donner à l'homme qui a vécu assez longtemps pour voir et apprécier les malheurs de ses semblables, l'abnégation de ses propres intérêts, pour ne consulter que ceux d'autrui, d'autant plus que peu de jours lui restent à consacrer à la bienfaisance ; hélas ! Non, plus il approche du terme prescrit, plus il tient à l'existence, plus il s'y attache, plus il s'y cramponne ; c'est un amant qui, avant de marcher à la mort, reçoit les derniers embrassements de son amante : il la serre contre son sein, il l'enlace, il l'étreint avec délire, et la force seule peut les séparer.
L'amour de l'égalité a pour père le malheur, et pour mère l'envie.
La bonne éducation, comme ces liqueurs détersives qui enlèvent les taches de nos vêtements, fait disparaître les souillures de l'âme.
Le plus grand des doutes, c'est le bonheur tranquille que promet le mariage.
La docilité soutenue des jeunes gens est presque la preuve certaine de leur incapacité.
Le divorce le plus commun, et le moins scandaleux, est celui que l'on fait avec le bon sens.
L'homme distrait est celui qui a beaucoup ou rien à faire.
La dissipation est fille de l'avarice.
La dissimulation est le premier pas vers l'hypocrisie.
Tout homme entrant en faveur auprès d'un souverain, devrait avoir en perspective moins les honneurs et les dignités précaires qui l'attendent, disgracieuse certaine qui lui est réservée : qu'il fasse bien, il sera disgracié ; qu'il fasse mal, il sera disgracié ; ainsi, qu'il agisse de manière à pouvoir reconnaître que la disgrâce d'un homme vertueux augmente sa considération dans l'esprit public.
Les souverains font des dettes, les peuples les paient ; comme ces oncles de comédie qui arrivent à temps pour solder les fredaines de leur neveu, les peuples acquittent avec autant de complaisance les bamboches royales.
Le despote ne s'appuie que sur l'ignorance et la terreur du peuple ; éclairez-le, il ne craindra plus, et despote ne sera qu'un mot.
Désintéressement, mot tombé en désuétude et dont on a oublié la véritable signification.
L'homme assez faible pour se livrer au désespoir ne mérite point un sort prospère ; la fortune est femme, et les femmes sourient au courage.
Chacun dans ce monde a son mauvais génie ou son démon : le roi a ses ministres, le mari a sa femme, le débiteur a ses créanciers, le riche a la goutte, le pauvre a sa misère, et moi j'ai le percepteur des impôts.
Fille du despotisme et infâme prostituée, la délation accorde ses dégoûtantes faveurs à ceux qui vont à la fortune par le chemin du crime.
Incommode pour celui qui l'éprouve, outrageante pour celui qui en est l'objet, la défiance nuit à tous les deux.
Le défaut le plus sensible, le seul qui ne trouve point grâce, c'est le défaut d'argent.
Deux sortes de personnes sont insatiables, les chercheurs, et l'avare qui court après les richesses.
La terre n'est qu'une ébauche avancée d'un monde qui existe plus parfait dans les cieux.
Les époux s'amassent des reproches et des querelles pour leurs vieux jours.
Celui qui aime le travail a assez de lui-même.
Le seul avantage des souverains est de pouvoir faire plus de bien que les autres hommes.
En s'approchant des plus grands hommes on s'étonne de les trouver si petits.
On n'amasse les richesses qu'avec peine, on ne les possède qu'avec inquiétude, on ne les quitte qu'à regret.
Tout le mal qu'on ne peut éviter est allégé par la patience.
Les dignités sont des pièges entourés de brillants pour qu'on s'y laisse prendre.
Les calamités publiques sont d'autant plus funestes qu'elles n'instruisent et ne corrigent personne.
Autrefois chacun menait sa barque, aujourd'hui tous veulent conduire le vaisseau de l'état.