Madame Necker, née Suzanne Curchod

Biographie :

Suzanne Curchod Femme de lettres suisse née le 2 juin 1737 à Crassier, dans le district de Nyon, Suzanne Curchod est morte le 6 mai 1794 à Beaulieu près de Lausanne. Elle épouse Jacques Necker, le 30 septembre 1764 à Paris dans la chapelle de l'ambassade des Provinces-Unies, avec qui elle aura une fille, Anne-Louise Germaine, plus connue sous le nom de Germaine de Staël. Elle est la fondatrice, à Paris en 1778, de l'Hospice de charité des paroisses de Saint-Sulpice et du Gros Caillou, qui sera rebaptisé, en 1802, l'Hôpital Necker pour les enfants malades.

Les 46 citations de Suzanne Curchod :

Quand on vit dans le monde, il faut prendre le ton qui convient aux gens du monde ; les mots mesurés et rentrés produisent plus d'effet que les expressions fortes et prononcées : tout ce qui est parfait et tout ce qui est grand paraît outré dans la société, tout cela est colosse pour des pygmées.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

L'erreur est une faute de l'esprit, mais l'inconséquence en est le crime.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

L'homme, orgueilleux dans sa force, devient humble dans sa faiblesse.

Suzanne Curchod - Les maximes et pensées inédites (1794)

La curiosité suit tout ce qu'on dit avec un intérêt extraordinaire, c'est l'orchestre qui accompagne la musique.

Suzanne Curchod - Les maximes et pensées inédites (1794)

Certaines personnes se font le centre de tout, mais ce qui les empêche d'être insupportables, c'est une espèce de liant, une souplesse ondoyante qui leur fait suivre, dès qu'ils y ont quelque intérêt, l'amour-propre des autres dans tous ses détours, afin de le captiver et d'obtenir ensuite des louanges.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

Être aimé, c'est recevoir le plus grand de tous les éloges.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

La conscience a cet avantage, qu'elle nous récompense même des sacrifices inutiles, tandis que les hommes ne nous savent gré que des réalités.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

À tous les âges les femmes sont toujours sûres de plaire par beaucoup de gaieté, de douceur et de complaisance ; elles pourraient compenser un peu la perte de leurs charmes, en perfectionnant leur caractère : mais la plupart n'ont pas le courage de se vaincre ; elles ne peuvent se résoudre à faire des efforts pour plaire ; l'empire de la beauté les flatte davantage, car il n'exige aucun soin, et il agit dans le moment présent sans jamais se faire attendre.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

L'amour est toujours exigeant ; l'amitié est toujours indulgente.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

L'expérience est la seule institutrice de la raison humaine.

Suzanne Curchod - Les maximes et pensées inédites (1794)

Le cœur est la conscience de l'amitié, c'est la seule faculté intérieure qui ne trompe jamais.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

Le parti le plus court dans toutes les affaires de la vie, et celui qui ne nous laisse aucun regret, c'est de se livrer à sa bonté, sans trop examiner si les autres en sont dignes, ou s'ils en seront reconnaissants.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

L'imagination a besoin de modèle, et le génie lui en sert.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

Il ne faut jamais insister, dans la conversation, avec vivacité, sur des opinions indifférentes : le principal intérêt doit être de plaire à celui à qui l'on parle, et non de montrer qu'il a tort ; il faut garder cette vivacité pour des opinions essentielles.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

La sensibilité va chercher dans les objets les plus simples tout ce qui peut nous émouvoir.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

Quand la beauté est l'empreinte d'une âme vertueuse, elle est un miroir dont le poli embellit le modèle.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

On serait tenté de douter de la mort des grands hommes : la voix de leur génie immortel s'élève toujours au fond de nos cœurs, lors même qu'ils ne sont plus.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

Quand un caractère est entièrement opposé au nôtre, il est inutile de chercher à le corriger : on ne fait que s'aigrir mutuellement.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

Le moment où je parle est déjà loin de moi.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

Les regrets qu'on obtient des hommes ne valent pas une seule des heures qu'on a employées à les mériter.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

Souvent on est regretté de tout le monde, et l'on n'est pleuré que d'une seule personne.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

Il y a des gens qui n'échappent au ridicule qu'à force d'atrocité.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

La vertu est le vrai bien de toutes les saisons de la vie : elle fait trouver le printemps dans les rigueurs de l'hiver, elle égalise tous les âges, toutes les situations.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

Le même goût d'ordre qui fait retrancher, dans la dépense, le petit écu de trop, devrait apprendre aussi à retrancher le superflu des paroles affectueuses, et à y mettre la mesure.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)

Les gens dont l'esprit est fin risquent de se répéter, car ils ne savent jamais bien sur quelles traces ils ont passé.

Suzanne Curchod - Les mélanges et pensées (1798)