Octave Feuillet

La ruse supplée à la force : si on n'est pas lion, on se fait renard.

Il est charmant de donner des conseils, et très ennuyeux d'en recevoir. Cependant, quand on n'est décidément ni un fou ni un méchant homme, une fois les premières révoltes de l'orgueil apaisées, si les reproches sont justes, si le conseil est bon, si l'ami est vrai... on le reconnaît... Seulement, en général, on ne le dit pas, et moi je le le dis.

Le meilleur compliment qu'on puisse faire à une femme qu'on aime c'est de l'épouser.

Avoir la puissance, c'est se rendre maître du maître des hommes : l'argent.

Il faut qu'une femme soit bien décidément sotte pour n'avoir pas plus d'esprit qu'un homme qui en a beaucoup, touchant les affaires du cœur.

Toute la destinée d'une femme est écrite dans ce joli mot : Chiffons !

On n'est pas toujours maître de sa vie, il y a des circonstances qui nous forcent.

L'espoir est comme le ciel des nuits, il n'est pas de coin si sombre où l'œil qui s'obstine ne finisse par découvrir une étoile.

S'il est possible que l'amour dans le mariage soit un rêve, alors c'est le plus beau des rêves, et s'il se réalise quelquefois, même à demi, il ne doit y avoir rien de plus doux ni de plus élevé au monde.

Le mariage est une entreprise qui promet d'inestimables bénéfices, mais il y a un cahier des charges.

Le mariage n'est pas un monologue, c'est une pièce à deux personnages dont chacun n'étudie qu'un rôle : celui de l'autre.

Si l'infidélité d'une femme met le trouble dans sa famille, les infidélités des hommes mettent le désordre dans la famille des autres.

Il vaut mieux être faible que traître.

Il en est de l'amour comme du choléra, le tout est de le prendre à temps.

Outrager n'est pas répondre, et outrager une femme, en tout cas, n'est pas répondre en brave.

Il n'y a de bonheur au monde que dans le sentiment de la force uni à celui de la puissance.

La bonté est le seul charme qui soit permis aux vieillards, c'est la coquetterie des cheveux blancs.

Il n'y a que deux femmes qui doivent se trouver mêlées à la vie de chaque homme pour son bonheur : sa mère et la mère de ses enfants. Hors de ces deux amours légitimes, outre ces deux créatures sacrées, il n'y a qu'agitations vaines, qu'illusions douloureuses et ridicules.

La voix d'une femme aimée qui vous parle à des heures de silence et de mystère, sous le ciel étincelant et sur la mer grandiose, a sur l'âme une puissance bien pénétrante et bien souveraine.