Charles-Jean Baptiste Bonnin (2)
Les meilleures citations de Charles-Jean Baptiste Bonnin :
Les plaisirs de la personne laborieuse sont simples mais vrais, rares mais vifs et sentis ; jamais l'ennui ou le regret ne les trouble, et la satiété n'avertit pas de les suspendre.
L'amour pour l'épouse doit être inséparable de l'estime et de la délicatesse : savoir concilier les désirs de la passion avec ce qu'on doit à la pudeur, et ne jamais les séparer.
L'homme de bien n'a d'enthousiasme que pour la vertu, qui, en lui, est un sentiment vif, mais raisonné.
Il n'y a que l'homme sage qui médite sans cesse sur ce que les hommes font en bien et en mal, pour en tirer des règles de conduite.
Ne pas se laisser abattre par l'adversité est prouver qu'on est un homme.
Il faut aimer son ami pour lui-même, toute autre amitié est égoïsme : c'est empoisonner la plus douce des intimités.
Comme en toute action ou détermination on se propose toujours un but, parce que c'est un besoin pour l'esprit de s'attacher à quelque chose, il n'en est pas de plus louable qu'un travail quelconque, puisque le travail entretient l'esprit dans une heureuse liberté d'agir et de penser, et que l'utile activité dans laquelle il se trouve, fait donner aux passions la direction du bien : les passions n'ont point sans doute perdu leur pouvoir, mais la raison a pris l'habitude de les diriger.
Il faut plus de vertu pour supporter avec fermeté la fortune que pour lutter avec courage contre l'adversité.
Malheur à qui n'a pas une âme forte, car, dans l'adversité ou les grandes infortunes, étant sensible dans tous les points de son être, il n'a pas de secours à attendre de lui-même ! Une âme forte est tout à la fois un secours inépuisable et un asile imprenable.
Si l'on réfléchissait d'avance aux embarras, aux inquiétudes, aux soucis, aux mécomptes, aux soupçons, aux querelles, aux haines et au repentir qu'on s'apprête en sortant de la ligne du devoir pour suivre ses mauvais penchants, on craindrait de compromettre son repos et sa réputation pour satisfaire des goûts et des penchants blâmables, et que rien ne peut dédommager de s'y être livré.
Il est bon d'être obligeant, mais il ne faut pas prodiguer le nom sacré d'ami.
Fuir les hommes par esprit chagrin, c'est s'infliger une peine à soi-même.
Un bon estomac est le fondement de la santé, la sobriété et la tempérance en sont les instruments.
L'ami s'identifie à son ami ; ses peines ou ses plaisirs lui sont personnels, et c'est en cela même que sont la vérité et le charme de l'amitié.
Sans méthode dans ce qu'on fait, on va sans savoir ou on va.
Ne s'occuper que de bien faire ce qu'on fait, et laisser aux autres le soin de nous louer.
Il est bon que le père de famille veille à l'administration de sa famille et qu'il s'occupe des soins domestiques, puisqu'il a l'attribution de ses intérêts, telle confiance que mérite sa femme et qu'il ait en elle ; car cette surveillance est un devoir aussi bien qu'un allégement, et elle tient au gouvernement de la famille, au maintien de l'union et à la conservation de la propriété : l'indifférence ou l'orgueil qui fait négliger cette surveillance et ces soins, est un oubli de ses devoirs, dont on est puni par le vide et l'ennui dans son ménage, et trop communément par le dérangement de sa fortune.
Qui ne sait prendre de lui-même une détermination et a besoin dans chaque occasion de consulter ses amis, est l'enfant qui ne peut faire un pas sans lisières.
Le jugement est la chose la moins indispensable pour la conduite de la vie, soit privée, soit publique : l'esprit ne saurait le suppléer, ni l'instinct en dispenser. Nécessaire pour diriger dans chacune des actions, il est l'instrument universel, propre également à l'adolescence, à la jeunesse, à l'âge mûr, à la vieillesse. Moins prisé cependant que l'esprit, il est la qualité qu'on cherche moins à acquérir et à faire connaître en soi : on préfère être nommé homme d'esprit à être dit homme de jugement.