L'esprit ne tient pas lieu de savoir.
Vauvenargues ; Les réflexions et maximes, 474 (1746)
L'esprit ne tient pas lieu de savoir.
L'esprit enveloppe les simplicités de la nature, pour s'en attribuer l'honneur.
Il n'y a de vrai et de solide esprit que celui qui prend sa source dans le cœur.
L'esprit ne fait presque jamais le sel de la conversation.
L'intérêt, non l'esprit, est le sel de la conversation.
On ne s'ennuie avec beaucoup de gens, et on ne s'amuse avec quelques autres, que par vanité.
L'indigence contrarie nos désirs, mais elle les borne.
L'opulence multiplie nos besoins, mais elle aide à les satisfaire.
Il y a des hommes qui vivent heureux sans le savoir.
Les passions des hommes sont autant de chemins ouverts pour aller jusqu'à eux.
Si nous voulons tromper les hommes sur nos intérêts, ne les trompons pas sur les leurs.
Il y a des hommes dont il faut s'emparer tout d'abord, sans les laisser refroidir.
Les auteurs médiocres ont plus d'admirateurs que d'envieux.
ll n'y a pas d'écrivain si ridicule que quelqu'un n'ait traité d'excellent.
On fait mal sa cour aux économes par des présents.
Nous voulons faiblement le bien de ceux que nous n'assistons que de nos conseils.
La générosité donne moins de conseils que de secours.
Nous n'avons pas assez de temps pour réfléchir toutes nos actions.
La gloire serait la plus vive de nos passions, sans son incertitude.
La gloire embellit les héros.
Il n'y a pas de gloire achevée, sans celle des armes.
Le désir de la gloire prouve et la présomption et l'incertitude où nous sommes de notre mérite.
Nous ambitionnerions moins l'estime des hommes, si nous étions plus sûrs d'en être dignes.
L'énorme différence entre les sauvages et nous, c'est que nous sommes un peu moins ignorants.
Nous savons plus de choses inutiles que nous n'en ignorons de nécessaires.