Louis Bourdaloue

Biographie :

Louis Bourdaloue Ecrivain et jésuite français né le 20 août 1632 à Bourges, Louis Bourdaloue est décédé le 13 mai 1704 à Paris. Lire sa biographie sur Wikipédia.

Les 52 citations de Louis Bourdaloue :

Pour qui a bien vécu, la mort vaut mieux que la vie : l'une consomme son salut, l'autre le compromet.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Fussions-nous les Dieux de la terre, on nous jugera, et s'il y a du faible en nous, on nous condamnera. Il n'y a que la vertu reconnue qui puisse être au-dessus des discours des hommes.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Les libertins craignent de mourir parce qu'ils ne connaissent point d'autre vie que la vie présente ; et ils le craignent d'autant plus que leur infidélité, en leur faisant rejeter la croyance d'une autre vie, n'exclut point de leur esprit la cruelle incertitude s'il y a une autre vie ou s'il n'y en a pas.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Tout impie et tout libertin qui demande des miracles pour se convertir n'en serait pas moins libertin, ni moins impie, après les avoir vus. Ayant étouffé dans son cœur les lumières de la raison et de la foi, il saurait bien, pour se maintenir dans son libertinage, éluder la preuve que formeraient contre lui les miracles.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Il y a des émulations de vertu, il y en a de contention et de jalousie, et pour une émulation légitime, il y en cent de criminelles.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Il n'est presque point en notre pouvoir de conserver des sentiments avantageux pour ceux qui prétendent aux mêmes rangs que nous, beaucoup moins pour ceux qui les obtiennent et qu'on nous préfère. L'envie est comme un nuage entre eux et nous que la raison n'a pas la force de dissiper.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Bien loin de se faire un crime de l'ambition, on s'en fait souvent une vertu ; ou si elle passe pour un vice, on la regarde comme le vice des grandes âmes, et l'on aime mieux les vices des grands que les vertus des petits.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Il n'y a rien qui pique davantage le monde et qui excite plus son mépris que l'estime qu'un homme témoigne de lui-même, lorsque chacun voit ses faiblesses, et qu'il n'y a que lui à qui elles sont cachées.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

L'orgueil qui nous possède, tout visible qu'il est, échappe à nos yeux, tandis qu'il se manifeste aux yeux des autres, et qu'il choque tous les esprits.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Le plaisir ne conduit à rien de solide et de grand, jamais ce qui s'appelle vie de plaisir n'a produit une vertu, n'a inspiré de sentiments nobles, n'a élevé l'homme au-dessus de lui-même.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Celui qui nous loue, dit souvent de nous ce que nous devrions être, et non pas ce que nous sommes.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

C'est dans les grandes fortunes que se trouvent les grands chagrins. Qui pourrait dire le nombre de ceux qui n'y sont parvenus que pour être plus malheureux, et pour le sentir plus vivement.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

L'infâme convoitise des richesses nous fait commettre des indignités qui nous couvriraient de honte, si, en nous les inspirant, elle ne nous apprenait à n'en point rougir.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Quand une fois l'amour des richesses domine, plus d'amitié, plus de fidélité, plus d'humanité, on se fait une âme de bronze pour résister aux remords de la conscience et de l'honneur.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Affabilité, douceur, déférence, sont des mots que l'avare ne connaît point, parce qu'ils expriment des vertus, dont il ne fait aucun usage, et sans lesquelles il a de quoi se soutenir.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

La grandeur de ceux qui tirent de leur naissance et de leur sang leur supériorité est affable, douce, bienfaisante. Bien loin de s'enfler de ses avantages, elle les oublie en quelque manière, parce qu'elle sait qu'on ne les oubliera jamais.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Que dans une condition médiocre un homme oublie ses devoirs, cet homme ne fait tort qu'à lui-même, mais qu'un haut responsable néglige la conduite des affaires, c'est comme l'éclipse du premier astre qui fait souffrir toute la nature.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

La grande erreur du monde est de croire que l'élévation, le rang, la dignité sont autant de droits acquis pour la tranquillité de la vie ; la raison nous dit que plus une condition est élevée, plus elle a de grandes obligations à remplir.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Tel est l'enchantement où vivent la plupart des gens du monde ; après avoir murmuré cent fois contre le monde, ils ne comprennent pas comment on peut s'en passer.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

L'avantage qu'on a d'être quelque chose dans le monde n'est qu'un engagement à n'y être rien pour soi-même, afin d'y être tout pour les autres.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Le monde a ses lois essentiellement opposées à celles de la religion ; cependant, parce qu'on est du monde, on croit ne pouvoir pas se dispenser d'obéir à ses lois, et d'y accommoder jusqu'à sa religion.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Il y a dans nous un fonds de vérités mortifiantes et capables de nous humilier ; il faut que nous trouvions bon que ces vérités nous soient dites par d'autres, puisque nous ne sommes pas assez éclairés pour nous les dire à nous-mêmes.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

On aime ceux qui prêchent les vérités et non pas nos vérités ; du moment que les vérités sont les nôtres et que nous nous en apercevons, un levain d'amertume commence à se former dans notre cœur. Mais qu'ils s'étendent tant qu'ils voudront sur les défauts d'autrui, nous les écoutons avec joie.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Souvent les hommes haïssent la vérité par la même raison qui devrait la rendre aimable, c'est-à-dire, parce qu'elle est vérité. Si ce qu'on leur reproche était moins vrai, ils s'en piqueraient moins.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

La grande maxime de la science du monde est de taire des vérités désagréables à ceux à qui il serait utile de les savoir. Car pour en instruire ceux qui n'y ont aucune part, et qui devraient les ignorer, c'est sur quoi le monde ne se donne que trop de licence.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)