Louis Bourdaloue (2)

Les citations de Louis Bourdaloue :

Il n'y a rien de plus difficile que d'annoncer la vérité, et de s'en faire le porteur. Ce serait à nous à lever cette difficulté ; en donnant à ceux dont nous attendons ce bon office un accès libre et favorable auprès de nous.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Une vérité dite à propos suffit en telles conjonctures pour arracher de notre cœur une habitude vicieuse. Des années entières de réflexions n'y auraient rien fait, mais cet avis prudemment donné est le coup salutaire qui nous guérit.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Il y a deux sortes de vérités, celle qui nous reprend, et celle qui nous flatte. Craignons la vérité qui flatte, aimons la vérité qui reprend.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

La vérité est tellement aimée des hommes que ceux qui aiment toute autre chose qu'elle veulent absolument que ce qu'ils aiment soit la vérité.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Quiconque aime la paix et veut assurer son repos se tient éloigné de la multitude, comme si la compagnie des hommes et leur présence étaient incompatibles avec la douceur et la tranquillité.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Quelque faux que puisse être le bonheur humain, et quelque épreuve qu'on en puisse faire, il a toujours je ne sais quelle apparence qui nous attire et qui nous attache.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

À force de vouloir être heureux, on cesse de l'être ; et dès que l'on consent à l'être moins, c'est alors qu'on l'est véritablement et solidement.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Comme il arrive que l'œil, destiné à voir tout ce qui est hors de lui, ne se voit pas lui-même, ainsi l'esprit de l'homme est pénétrant, subtil pour tout le reste, hors pour la conscience qui est son œil, et par où il doit se connaître.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Il faut une conscience pour ne pas pécher, et quiconque agit sans conscience, ou contre sa conscience, quoi qu'il fasse, fit-il le bien, pêche en le faisant.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

L'occasion est la pierre de touche de l'amitié, c'est elle qui découvre l'âme et qui en révèle tout le secret.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

On dit communément : l'ami de tout le monde n'est ami de personne. Il y a des gens de ce caractère. Ils vous aperçoivent, vous tendent les bras, vous saluent, vous proposent des services, enfin ils vous quittent, et demandent aux premiers qu'ils rencontrent, comment vous vous appelez.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

La plupart des hommes sont beaucoup plus vifs dans leurs haines que dans leurs amitiés. D'où vient cela ? De notre amour-propre qui nous fait tout rapporter à nous-mêmes.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Une heure de prospérité fait quelquefois oublier une amitié de vingt années. Depuis longtemps vous étiez lié avec cet homme, parce que vous étiez dans le même rang. La faveur l'a fait monter. Allez-vous présenter devant lui, il ne vous connait plus.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Un ami sincère et fidèle, à force d'être fidèle et sincère nous devient odieux. Nous le voulons fidèle, mais avec discrétion ; nous le voulons sincère, mais jusqu'à un certain point.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Le plus sage de tous les hommes qui, depuis le cèdre jusqu’à l'hysope, n'ignorait rien de tout ce qu'il y avait dans le monde, perdit les plus belles lumières de son esprit, dès qu'il eut livré son cœur au libertinage.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Toutes les faveurs du monde, quelque abondantes que nous les concevions, ne pourront jamais rassasier le cœur humain.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

La malignité de notre cœur nous peint la plupart des objets avec de fausses couleurs, et elle les diminue ou les grossit, selon qu'ils sont conformes ou opposés à nos inclinations.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Il n'y a que l'homme entre les animaux capable d'être chaste par vertu, et au-dessus des lois de la nature : aussi il n'y a que lui capable d'être vicieux et emporté au-delà des bornes de la nature même.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

La plupart des jugements des hommes sont des jugements où la passion domine, où elle décide souverainement, mais cruellement au désavantage du prochain.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

L'incrédulité de l'impie s'accorde avec le désordre de sa vie, donc elle ne vaut rien. En deux mots voilà sa condamnation.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Il y a de prétendus esprits forts, qui, par la plus bizarre conduite, veulent des miracles pour croire, et qui ne veulent croire nul miracle.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Dire ce que personne n'a osé dire, et rejeter ce que tout le monde dit, voilà en quoi consiste la supériorité d'esprit dont les incrédules se flattent.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Autrefois on se contentait de savoir deux choses qui étaient de croire et de mourir ; on bornait là toute sa science, et nous, nous savons toutes choses hors ces deux-là. Ceux-là savaient mourir pour la foi, et nous, avec toute notre subtilité, nous n'avons pas encore appris à vivre selon la foi.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

Le silence que la Religion impose à la raison l'humilie, mais c'est une humiliation salutaire qui empêche la raison de s'égarer, et qui la tient dans les justes limites où elle doit être resserrée.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

La Religion propose ses vérités particulières. Elle y soumet la raison, sans lui laisser la liberté d'en percer les ombres mystérieuses. Si, par son orgueil, la raison y répugne, la Religion par le poids de son autorité la réduit sous le joug et la tient captive.

Louis Bourdaloue - Les pensées et réflexions (1704)

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