Lao-Tseu (3)

Qui veut tailler le bois à la place du charpentier, il est rare qu'il ne se blesse pas les mains.

Le sage accomplit de grandes choses et ne s'y attache point.

Le Ciel ôte à ceux qui ont du superflu pour aider ceux qui n'ont pas assez.

Le ciel n'affectionne personne en particulier, il donne constamment aux hommes vertueux.

Un vent rapide ne dure pas toute la matinée ; une pluie violente ne dure pas tout le jour.

L'homme supérieur estime le fruit et laisse la fleur.

Un grand homme s'attache au solide, et laisse le superficiel.

Les hommes d'une vertu supérieure la pratiquent sans y songer.

Les hommes d'une vertu supérieure ignorent leur vertu, c'est pourquoi ils ont de la vertu.

L'urbanité n'est que l'écorce de la droiture et de la sincérité ; c'est la source du désordre.

Qui imite le Tao subsiste longtemps ; jusqu'à la fin de sa vie, il n'est exposé à aucun danger.

Qui est juste devient roi ; qui est roi s'associe au ciel.

Qui ne sait pas être constant s'abandonne au désordre et s'attire des malheurs.

Les hommes qui s'abandonnent au désordre ne s'arrêtent jamais.

Renoncez à l'étude, et vous serez exempt de chagrins.

Qui se glorifie ne subsiste pas longtemps.

Le sage ne lutte contre personne ; ainsi il ne reçoit aucune marque de blâme.

Quand le sage gouverne, il excelle à procurer la paix.

Quand le sage parle, il excelle à pratiquer la vérité.

L'homme d'une vertu supérieure fait des largesses, il excelle à montrer de l'humanité.

Le cœur du sage aime à être profond comme un abîme.

L'homme d'une vertu supérieure se plaît dans la situation la plus humble.

Qui ne s'écarte point de sa nature subsiste longtemps.

Qui excelle à commander les hommes se met au-dessous d'eux.

Qui excelle à vaincre ne lutte pas.

Qui excelle à combattre ne se laisse pas aller à la colère.

Qui ne s'attache à rien ne le perd point.

Le sage fait consister ses désirs dans l'absence de tout désir.

Ce qui est calme est aisé à maintenir ; ce qui n'a pas encore paru est aisé à prévenir.

Ce qui est faible est aisé à briser ; ce qui est menu est aisé à disperser.